L’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) va devenir l’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP). Le chef de l’Etat a annoncé ce changement lors du Conseil des ministres du mercredi 23 mars, en précisant que les missions du nouvel organe vont intégrer «les marchés publics, les délégations de service public et les contrats de partenariat». MackySall a souligné que «cette réforme majeure va davantage asseoir la transparence et la bonne gouvernance au Sénégal».
Directeur de la réglementation et des affaires juridiques de l’ARMP, Dr Baye Saba Diop acquiesce. «Cette réforme (va) renforc(er) la place du secteur privé national en lui réservant 33% du capital de la société de projet PPP (Partenariat public-privé) et l’exclusivité pour les contrats de partenariat en-deçà de cinq milliards de francs CFA», informe-t-il dans Le Soleil de ce vendredi 25 mars.
«De même, (la réforme comporte) des dispositions incitatives pour les entreprises qui sous-traitent et emploient les jeunes et les femmes», souligne ajoute Dr Diop, qui assure qu’à travers la création de l’ARCOP, «l’Etat capitalise sur l’expérience internationale reconnue de l’ARMP dans la régulation des marchés publics, dans toutes les formes contractuelles de la commande publique, pour en faire un véritable levier d’employabilité des jeunes, des femmes ainsi qu’un outil de relance de l’entreprise sénégalaise post-Covid-19».
Mieux, souligne la même source, l’ARCOP agira en amont en proposant et en exécutant «des programmes d’information, de sensibilisation et de formation des acteurs économiques sur la réglementation dans ces domaines en vue d’accroître leur capacité».
Par ailleurs l’entité qui remplace l’ARMP, va gommer les incohérences contenues dans les dispositions encadrant les marchés publics. Un exemple d’incohérence : le Conseil de régulation des marchés publics «approuve les contrats d’un montant supérieur ou égal à 15 millions de francs CFA» alors que le nouveau Code des marchés publics, en son article 29, dispose que le président du Conseil d’administration ou celui de l’organe délibérant approuvent les contrats lorsque leurs montants sont égaux ou supérieurs à 50 millions de francs CFA sans atteindre 150 millions. «Une harmonisation entre les deux textes, à ce niveau, est également intégrée» dans la réforme, selon la note de la Présidence.
Si la création de l’ARCOP constitue certainement une avancée notableen matière de gestion de la commande publique, elle ne suffit pas en vue d’une régulation optimale. «On peut avoir un très bon code, mais si on ne donne pas suffisamment de pouvoirs au régulateur, les résultats seront limités», prévient dans les colonnes du Soleil un spécialiste des marchés publics ayant requis l’anonymat. Ce dernier insista ainsi sur l’urgence «de rendre le régulateur fort, car il doit être au-dessus de tout le monde».